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[Kinoscape] Rio sans retour : La Cité de Dieu ou la politique du spectacle en temps de guerre totale

Cette semaine, rien que cette semaine, à l'affiche du Kinoscape de Politechnicart : Cidade De Deus (La Cité de Dieu).

De retour de Rio, où nous avons présenté le programme de recherche du Politechnicart Lab, nous avons souhaité proposer ce film dans le contexte contemporain de la globalisation de la violence, de la "guerre totale", contexte dans lequel la question sociale au Brésil prend une nouvelle actualité.
Fiche Technique : Cidade De Deus Brésil, 2003, Fernando Meirelles assisté de Katia Lund Avec Alexandre Rodrigues, Seu Jorge, Leandro Firmino da Hora, Phelipe Haagensen Photo : César Charlone Musique : Antonio Pinto et Ed Cortes
La Cité de Dieu, troisième long métrage de fiction après une carrière publicitaire, de Fernando Meirelles , est inspiré par Cidade de Deus de Paulo Lins, récit sur plus de six cent pages d'une favela de Rio de Janeiro, peu à peu gangrenée par les trafics de drogue et la guerre des gangs.

Téléchargez ce film ici et mettez les vous aussi en partage -merci d'avance pour notre bande passante :-)

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les populations les plus démunies de Rio trouvent refuge dans les “cortiços”, habitations collectives à loyer réduit du centre-ville. Expulsées brutalement par la réforme urbaine de 1902-1906, elles investissent les collines alentour. Se dessinent alors les premières favelas. Refusant d’officialiser ces constructions précaires, les pouvoirs publics les tolèrent comme un mal nécessaire et encouragent ainsi leur propagation. Il faut attendre 1947 pour que les “favelados” soient reconnus officiellement par l’État lors d’un premier recensement : 119 favelas abritent 14 % de la population carioca. Mais les constructions en dur sont toujours interdites. Les terribles conséquences sociales induites par de possibles expulsions soulèvent constamment le problème de la précarité juridique. En 1956, la loi des favelas interdit pendant deux ans toute éviction de “favelados” jusqu’à ce qu’ils puissent bénéficier de logements populaires. Cette législation annonce cependant la politique d’assainissement développée pendant la dictature militaire. De nombreuses favelas sont alors rasées, notamment dans la zone riche du sud. Entre 1962 et 1975, 130 000 personnes sont expulsées pour être relogées dans des ensembles modernes en périphérie, très loin du marché du travail. À la fin des années quatre-vingt, environ un demi-million de personnes vit en bordure de la ville et un million réside dans 545 favelas.


La Cité de Dieu a suscité de nombreux débats critiques au Brésil. Certaines analyses en dénoncent la "cosmetique de la faim" (Ivana Bentes) et le spectacle de la violence laissant trainer l'idée d'une "violence constitutive de la Favela et de ses habitants".
Le film de Fernando Mereilles est, en effet, un film brulant, fait de feu et d'artifices mais dont le sujet est glaçant. C'est dans cette expérience contrastée entre plaisir et souffrance, excitation et impuissance que le propos socio-politique du film peut être ressenti.
Il représente l'une des tentations possibles d'une politique de la fiction. Sans provocation, comme Banlieue 13 de Luc Besson, ce film participe de ces fictions spectacularisantes dont l'effet politique est incontôlé -on le concède- mais qui traitent de leur sujet, la violence sociale par les mêmes moyens...Mais on reparlera :-)

Le récit de la Cité de Dieu s'architecture de façon labyrinthique, à la façon dont s'agence la favela, déjouant toute focalisation interne du récit, c'est à dire tout point de vue sur les situations filmées. De ce chaos d'images et d'histoires individuelles, seul le héros, petit photographe en puissance, en donnera une clé interprétative... Une parmi d'autres l'instar des voies possibles de sortie de la favela Cité de Dieu, qu'il livre dans l'une des dernières séquences quand du gang gunfight final, il tire deux photos de fin, l'une qui le mènera au service des stages d'un grand journal brésilien ou l'autre qui le fera condamner à mort par la police.

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